La découverte de l’œuvre d’Edward Steichen grâce à un catalogue d’exposition en 1955 a été un tournant dans la carrière de Saudek. Elle l’a profondément bouleversé et a changé sa vision de l’art. Il a adopté les idées de la beat generation, cherchant à comprendre la vie et les relations humaines plutôt que de simplement capturer des images esthétiquement plaisantes. En 1969, il a effectué un voyage aux États-Unis où il a rencontré Hugh Edwards, directeur du département de la photographie de l’Art Institute de Chicago. Cette rencontre a été déterminante et a lancé sa carrière internationale, avec des expositions régulières aux Etats-Unis, lui assurant une reconnaissance internationale dès les années 1970.
De retour en Tchécoslovaquie, Saudek a continué à travailler dans une semi-légalité jusqu’à la Révolution de velours en 1989, qui a marqué la fin du régime communiste. Dans les années 1980, il s’est concentré sur le thème du « Mur », utilisant des décors érotiques et provocants. Cette orientation s’est intensifiée dans les années 1990, lui valant des critiques et des accusations de pornographie. Son travail controversé s’est heurté à une opposition puritaine pendant de nombreuses années. Ses photographies jouent constamment sur l’érotisme, mélangeant fantasme et caricature dans une esthétique irréelle. Il rehausse ses images de couleurs appliquées à la main, utilisant du pastel ou de l’encre colorée pour mettre en évidence des détails anatomiques tels que les veines et le maquillage de ses modèles.