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rbis pictus, une jeune galerie parisienne, a ouvert ses portes le 18 octobre 2019, juste à côté du musée Picasso.
Internationale et engagée dans ses choix, la galerie choisit d’exposer des artistes modernes et contemporains, dont l’œuvre est en résonance avec les grandes questions de notre monde. Aussi sa devise est-elle l’art actuel qui peut désigner, dessiner et signer ce qui importe pour nous et notre trace sur la planète.
Installée dans les murs de l’ancienne galerie Thessa Herold, la galerie alternera des expositions d’art engagé au sens actuel (critique ou satirique), des dialogues modernes inédits ainsi que des incursions résolument contemporaines.

Orbis (sensualium) pictus /Le Monde sensible par l’image/, tel est le titre de l’ouvrage de l’humaniste tchèque Jan Amos Comenius ou Komenský (1592-1670) qui a inspiré le nom de notre galerie. Préparé en 1653-1654, publié en 1658, c’est-à-dire peu après la fin de la Guerre de Trente Ans – la première grande guerre européenne, qui a dévasté l’Europe centrale –, ce texte a été sans cesse réédité dans la plupart des langues européennes jusqu’au XXe siècle. Il donnait à voir par l’image le monde du XVIIe siècle et innovait une pédagogie nouvelle qui faisait plus appel à l’observation qu’à la mémoire. Cet ouvrage était placé sous la profession de foi de cette très grande figure, à la fois pédagogue européen, dernier évêque de l’Unité des frères tchèques¹, patriote cherchant à plaider vainement l’indépendance de l’État tchèque perdue dans les années 1620 et icône de l’exil : Absit violentia rebus – omnia sponte fluant /Que la violence soit loin des choses – que tout passe librement/.
¹ Une Église créée en plusieurs étapes comme un des mouvements issus du mouvement hussite des années 1419-1434. Cette Église a fourni une part importante des intellectuels tchèques et des codificateurs de leur langue au XVIe siècle. Une de ses branches trouva refuge en Amérique du Nord après l’interdiction puis l’expulsion des protestants des États habsbourgeois.

Le monde, l’image et les arts : ce triptyque constitue la raison d’être de la galerie Orbis pictus, fondée en 2019 par le fonds praguois Pro Arte et installé dans les murs de l’ancienne galerie Thessa Herold, près du musée Picasso en plein Marais. Ce n’est pas un hasard si l’exposition d’ouverture a été consacrée à un « regard croisé » entre Henri Michaux et Joseph Šíma, deux artistes « étrangers »  enfin réunis et que cette galerie parisienne prestigieuse avaient défendus et présentés à plusieurs reprises mais séparément. 

Le monde : Orbis pictus se veut résolument ouvert à tous les espaces mondiaux. Une Europe conçue dans toute sa variété et son étendue (sans oublier évidemment l’Europe centrale et sa composante tchèque), une Afrique si riche en talents nouveaux dont la puissance n’est plus à démontrer depuis la révélation cubiste, une Asie qui offre elle-même des reflets et des contrastes étonnants avec les autres régions du monde, les Amériques, notamment l’Amérique latine.

L’image : c’est essentiellement par ses confrontations entre artistes venus d’univers différents que la galerie veut éclairer et expliquer les mondes qui nous entourent.

Les arts : c’est dans leur diversité qu’il s’agit de les appréhender pour surmonter mais aussi montrer les beautés de notre monde contemporain sans en cacher les horreurs. La peinture sous toutes ses formes, mais aussi le dessin, la gravure, la photographie… ont donné lieu depuis la création d’Orbis pictus à 14 expositions.

Si la dimension patrimoniale n’est pas négligée, Orbis pictus entend surtout faire place à des artistes d’aujourd’hui, connus ou méconnus, qui ont tous pour point commun leur curiosité du monde et leur volonté de la traduire en art.