Paradoxalement, cet antimilitariste s’engage dès 1914 dans la Légion étrangère comme nombre de Tchèques de France hostiles à l’Empire austro-hongrois. Il est plus tard un des organisateurs de l’armée tchécoslovaque créée en décembre 1917. Très provisoirement de retour à Prague en 1919, il rencontre le riche industriel Jindřich Waldes, qui devient son fidèle mécène. À partir de 1920, il se consacre dans sa maison de Puteaux presque exclusivement à la peinture abstraite. Comme professeur de l’Académie des beaux-arts de Prague séjournant à Paris, il est chargé d’initier les boursiers tchèques à la culture française. Une première biographie lui est consacrée en 1922. En 1925, il se rapproche de la revue lilloise Vouloir. Il est aussi membre du mouvement Abstraction-Création de 1931 à 1934. Cet artiste solitaire, perpétuellement en recherche, ne reçoit pas en France la reconnaissance qu’il aurait mérité, malgré une exposition commune avec Alfons Mucha au Jeu de Paume en 1936. C’est au lendemain de sa mort, en 1958, qu’une rétrospective lui est consacrée au Musée national d’art moderne à Paris. Aujourd’hui, il est considéré comme le plus grand peintre tchèque et l’un des pionniers de l’abstraction.