Jean Yves Cousseau nous invite à explorer le détail du monde à travers ses photographies, nous confrontant à une réalité souvent brute et saisissante. Sa nouvelle série intitulée « Quoi qu’il en soit… » présentée à la galerie Orbis pictus met en scène des diptyques singuliers où les visuels se répètent et s’enchaînent pour raconter une histoire, parfois intime et familiale, toujours empreinte de pudeur malgré des détails explicites. Grâce à un procédé d’oxydation maîtrisé par l’artiste, les images acquièrent une intemporalité, jouant sur la disposition, la texture des matériaux et les effets chimiques aléatoires.
1 – Jean Yves Cousseau
Adam et Caïn, 2013-2023
Estampes oxydées sur papier Arches 1/1
Diptyque, 43 x 41 cm
2 – Jean Yves Cousseau
De Rubens à Manet, 2013-2023
Estampes oxydées sur papier Arches 1/1
Diptyque, 33 x 55 cm
Jean Yves Cousseau transforme volontairement ses photographies pour effacer toute notion de temporalité et éviter de tomber dans une posture nostalgique. Il choisit de les écorcher et de les oxyder, leur infligeant ainsi des métamorphoses qui renforcent ou altèrent leurs significations, laissant place à de nouvelles mémoires inscrites par la rouille, les taches et les ratures. Ainsi, le temps se fait ressentir de manière palpable dans son travail.
Pour l’artiste, la photographie ne se réduit pas à une simple capture de la réalité, mais devient un matériau à travailler. Il utilise des débris de verre, des métaux rouillés et expose ses photographies aux éléments naturels tels que l’eau et les intempéries, les recouvrant de dépôts végétaux. Cette démarche, digne d’un artiste contemporain écologiste, crée des altérations et des empreintes de ces éléments naturels sur les images.
Les photographies de Jean Yves Cousseau, aux titres évocateurs et poétiques, s’imprègnent dans notre mémoire sensible sans que nous puissions les situer dans un espace-temps précis. L’exposition à la galerie Orbis pictus est accompagnée d’un ouvrage coédité par Art3 Plessis Éditions et la galerie, incluant des poèmes spécialement écrits par Alain Madeleine-Perdrillat et une postface de Gaëlle Périot-Bled, qui explore avec subtilité les aspects de l’oxydation et des marques du temps.
In situ
Quoi qu’il en soit…, Vues d’exposition, © Fabrice Lindor.