Dan Barichasse convoque tour à tour et à la fois des éléments Terre, Air, Eau, Feu, Souffle, Vide, affranchis de toute structure préalable, et qui se déploient dans une plus grande liberté, rejouant les mouvements de formation de la matière, le passage du chaos à un univers organisé. Dans une recherche systématique des origines de la vie le peintre semble vouloir dessiner l’invisible cosmique.

Avec des couches multiples et des coulures d’encres et d’émulsions singulières qu’il superpose sur ses tondis aux diamètres de 130 cm, Dan Barichasse, tel un alchimiste, nous plonge dans le microcosme autant que dans le macrocosme et nous rappelle que nous sommes autant atome que poussière d’étoile.

Toutes ses œuvres sont largement nourries de sa lecture assidue et inspirante de nombreux textes bibliques et anciens, souvent poétiques. C’est une véritable abstraction incarnée. Le critique Christian Noorbergen parle d’un “épanchement d’extrême lenteur qui dirait le temps et la matière, la poussière et la chair, et peut-être encore le dedans de la peau et des organes. Toutes les textures-sources semblent s’y rencontrer” et il poursuit en écrivant que

“dans les formes qui naissent, au hasard du geste et de la matière, on ne voit jamais de formes définitives, mais plutôt des envoûtements, de ralentis élans pré-organiques, et d’étranges apparences d’organes. Enfin, flottante comme un rêve, une érotique souterraine, toujours inaccomplie, et donc toujours agissante”.