Peintre de vocation, libre-penseur et humaniste apatride, que la vie a transformé en photographe d‘occasion, Jesse A. Fernández a rencontré la plupart des intellectuels et des artistes de la seconde moitié du XXe siècle. Emil Cioran, autre apatride parisien, disait de lui : « c‘est l‘homme qui sait si bien voir une idée ».
1 – Jesse A. Fernández
José Luis Cuevas, New York, 1962
Lavis d’encre de Chine de J.L., Cuevas sur tirage argentique vintage dédicacé à Paris, 1979
30,3 x 23,7 cm
2 – José Luis Cuevas
Les époux Arnolfini, 1977
Encre et aquarelle sur papier
57 x 76 cm
Ayant traversé depuis son enfance les crises politiques espagnoles et cubaines, Jesse A. Fernández, profondément humaniste, a su pénétrer au plus intime et singulier de ses sujets. Sans technique particulière, refusant toutes règles de studios, et sans jamais avoir recours à la pose, la photographie fut pour lui comme un dessin.
Il projetait de faire un livre sur les peintres, où chaque peintre aurait ajouté son autographe comme une calligraphie intime. Mais la mort, sous forme d’infarctus, le précéda dans la chambre noire.
C’est une partie de ce projet non réalisé que la galerie Orbis Pictus dévoilera avec les premières de ces calligraphies intimes (Cárdenas, Cuevas, Lam, Miró, Saura, Tàpies…) sous des portraits pris sur le vif grâce au rapport complice entre l’artiste et le peintre photographe. Et c’est pour compléter et enrichir le projet de Jesse A. Fernández que la galerie reconstitue son univers artistique en proposant des œuvres de nombre de ces grands artistes côtoyés en liberté.